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HAITI-UN REGARD NEUF !

 

     par Aroll Exama


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

CARNET DE VOYAGE-TRAVEL

Le vice-premier coréen vante l'économie de son pays au reste du monde en mai dernier â€‹Ã  Londres

Tout mon profil académique (bac, maîtrise, doctorat) a été décidé en fonction d’Haïti. Je me suis dit qu’un jour le pays verrait la lumière au bout du tunnel et, ce jour-là, j’apporterais ma contribution. J’ai attendu ce jour-là pendant longtemps, très longtemps. Après de nombreuses tentatives infructueuses, j’ai fait le deuil de mes projets et de cet éternel Grand Rêve d’aider Haïti si cher au cÅ“ur de tout haïtien de la diaspora. Mes projets de voyage (seul ou en famille) se limiteraient aux grands rendez-vous de l’existence (mariages, funérailles). Mais tout cela, c’était  faire abstraction du désir intense de mes trois filles de concrétiser leur propre rêve de découvrir Haïti. C’était ignorer le souhait de ma femme (Québécoise) de revoir Haïti et plus précisément Dame-Marie à laquelle elle s’est attachée depuis son premier voyage 25 ans déjà. 

 

Coincé de toutes parts, le paternel a abdiqué. Le 25 décembre 2013, toute la famille au grand complet se faisait caresser par le soleil d’Haïti pour se réveiller chaque matin au chant du coq. Le lendemain, Jacmel nous attendait pour un séjour exceptionnel de trois jours à l’auberge Hotel Marabou aux frais de mon cousin, propriétaire de l’auberge. Après Raymond-les-bains, ce fut Bassin Bleu. 

 

Alors que mon esprit était préoccupé par la dérive de la démocratie et le rôle ingrat de pourvoyeur silencieux imposé à la diaspora, mes filles travaillaient, jusque tard le soir, sur des opportunités qu’offrait le pays avec l’un de leurs cousins qui nous avaient accompagnés à Jacmel. Quel contraste entre nos deux générations! Il y avait là matière à réflexion pour le vieillard dans l’âme que j’étais devenu face à Haïti. Je me suis efforcé de voir le pays à travers les yeux et l’enthousiasme de la nouvelle génération (mes filles nées et élevées au Canada et leurs cousins nés et élevés en Haïti). Quand le coq m’a réveillé le lendemain matin, j’avais commencé à voir Haïti avec un regard neuf. Je cherchais dans les journaux et les conversations avec la famille immédiate des histoires de succès. Incroyable mais vrai : il y avait de quoi ranimer l’espoir chez n’importe quel esprit découragé. En voici trois exemples pour confondre les sceptiques : 

 

1) Deux partenaires ont choisi de relever le défi d’une tablette électronique 100% haïtienne baptisée SURTAB. Ça a marché à tel point que les Chinois ont copié et mis le produit sur le marché haïtien avant même le lancement de l’entreprise. Pour m’en convaincre, mon autre cousin, médecin celui-là, qui a pris des vacances exprès pour nous accompagner dans le Nord du pays, a dû improviser une visite sur place où j’ai pu voir l’usine, les employés en train de travailler et une démonstration des différents produits. Devant ma fascination, il m’a offert un exemplaire du haut de la gamme au prix de 308 $ US.  

 

 2) Pendant nos longs périples où nous avons traversé Haïti dans tous les sens, nous avons croisé à quelques reprises un autobus qu’on nous a confirmé de fabrication haïtienne qui se faisait remarquer dans le paysage.  Fils d’un chauffeur de tap-tap, Jean Paul Coutard a étudié au Canada la conception d’automobile qui lui a permis, à 30 ans, de fabriquer le premier autobus haïtien qui dessert pour l’instant le circuit Port-au-Prince- Saint-Louis du Nord, sa ville natale.

  

 3) Une autre réalisation qui fait moins de bruit mais qui pourtant représente toute une percée technologique est ce mur en styrofoam développé par un contremaître haïtien. 

Mon seul regret pendant ce voyage aventure-découverte fut de ne pas avoir eu le temps de faire découvrir à mes enfants le village où je suis né. Un clin d’œil du destin, le journaliste Marcel Duret vient avec Ketly Mars tout juste de signer dans AlterPresse un article sur Dame-Marie dont je vous rapporte un court extrait: 

« Dame-Marie est le village dans la forêt tant les maisons sont enfouies sous la végétation. Seuls les marins peuvent jouir de cette vue exceptionnelle. 

Dame-Marie est aussi la ville qui produit du cacao en Haïti. Des compagnies internationales telles que M&M, ECOM Trading, Olam etc. importent le cacao de Dame-Marie pour en faire du chocolat. Par contre, l’origine n’est pas mentionnée sur les emballages de sorte que des gens à travers le monde consomment le cacao de Dame-Marie sans le savoir. L’association des producteurs de cacao de Dame-Marie cherche un partenaire international pour lui permettre de produire du chocolat avec le label de Dame-Marie pour une distribution mondiale ».

Même les Dame-Mariens qui vivent à l’extérieur, ont l’impression, à chaque visite,  de redécouvrir ses charmes. Une fois de plus, Dame-Marie, même à distance, n’a pas manqué de nous étonner. 

Devant ces histoires de succès, j’ai réalisé qu’en dépit du paysage politique et démocratique désolant, Haïti n’avait pas besoin de Sauveur mais surtout de gens (quel que soit leur parcours) qui croient en son potentiel et dans les opportunités qu’elle a à leur offrir.

 

Aroll Exama a un doctorat en biotechnologie alimentaire. Il travaille présentement comme Conseiller en Recherche & Technologie au Gouvernement du Canada. Il est également écrivain. Ses livres sont disponibles sur le site de Haiti Connexion Network. Cliquez sur les photos des couvertures ci-contre pour vous en procurer

Par Aroll Exama, Ph.D

Par Aroll Exama, Ph.D

L'autobus Coutard construit en Haiti pour la première fois

Le Bassin Bleu, près de Jacmel dans le sud-est d'Haiti

L'usine où est fabriquée la première tablette haitienne

Dame-Marie, une ville dans le département de la Grand'Anse, sud d'Haiti

Surgery and Anesthesia Team needed to go  to a small beautiful town of Haiti a week at a time to provide services to needy people, on a rotation basis. Contact: Carl Gilbert, MD,FACS, at cggilb@yahoo.com or call 5015583000

Une vue de montagne de la Corée du Sud.​ Regardez les fleurs !

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