Le souverain pontife est arrivé mardi 22 septembre aux États-Unis. Le pape François a été accueilli à sa descente d'avion par la famille Obama, et par le vice-président Joe Biden, accompagné de son épouse et de deux de ses petites-filles.
« Bienvenue aux Etats-Unis », scandaient les quelques centaines de personnes, venues apercevoir le pape François à sa descente d'avion, sur la base militaire d'Andrews. Chose exceptionnelle, le souverain pontife a également été accueilli par la famille Obama au complet. Les deux hommes ont échangé une longue poignée de main, tout sourire, avant de s'éloigner pour une courte cérémonie de bienvenue, loin des regards.
Les dossiers politiques seront abordés ce mercredi à la Maison Blanche lors d'une rencontre entre les deux hommes, qui s'apprécient. Barack Obama est protestant, mais il ne cache pas son admiration pour le chef de l'Eglise catholique.
Programme chargé
Certes, le protocole du Vatican a froncé les sourcils, en voyant, dans la liste des invités de la Maison Blanche, parmi d'autres militants de la cause homosexuelle, l'archevêque anglican Gene Robinson, qui a épousé son compagnon. Mais les prises de position du pape François, sur les changements climatiques, sur la nécessité d'accueillir les migrants, sur l'accord avec l'Iran, son rôle d'intermédiaire dans la reprise de contact avec Cuba sont en harmonie avec celles du président américain.
C'est la première fois que le souverain pontife se rend aux États-Unis, et ce voyage d'une semaine est très dense : sommet des familles à Philadelphie, intervention devant l'Assemblée générale des Nations unies vendredi et une adresse historique au Congrès jeudi.
■ La visite du pape aux Etats-Unis, attendue par les Latinos
Au cœur de Washington, à l'église du Sacré-Cœur, on célèbre la messe en espagnol. Le père Moise, comme nombre de ses paroissiens, vient d'Amérique centrale. Il aime dire que son église est autant un lieu de vie qu'un lieu de culte. En ce dimanche, on y prépare à la visite du Pape François. Pour les catholiques latino-américains des États-Unis, les attentes sont immenses : « C'est le premier pape latino, il représente la lutte de notre communauté. Au Salvador aujourd'hui, avec la criminalité, si vous rentrez, vous rentrez pour mourir ! », s'enthousiasme Jennifer.
C'est au nom de cette lutte des migrants pour une vie meilleure que tous les paroissiens du Sacré-Cœur s'expriment. Comme José, ils attendent du pape François un message sans équivoque aux élus américains : « J'attends vraiment beaucoup, j'attends qu'il dise au président d'aider les immigrés, qu'il nous donne des papiers parce que nous attendons depuis longtemps, et la réforme Obama n'est jamais passée ! »
On ne sait pas si lors de son adresse au Congrès jeudi, le pape François s'exprimera aussi clairement. Toutefois, le chef de l'Eglise catholique doit recevoir des migrants sans papiers. Alexandre fait partie des heureux élus : « Je suis tellement content, je suis content parce que je vais le voir à la messe », s'exclame-t-il. Le programme de cette longue visite du pape aux Etats-Unis et les rencontres qui y sont prévues délivrent assurément un message politique fort.
Source de l'article: Anne-Marie Capomaccio, RFI