Le Conseil de sécurité a débuté ce vendredi 23 janvier 2015 une visite officielle de trois jours en Haïti. Cela fait plus de dix ans que la mission de stabilisation de la paix de l'ONU, la Minustah, est présente dans le pays. Venus constater les efforts pour renforcer la police afin de réduire les effectifs de casques bleus, les membres du Conseil de sécurité ont aussi fait part de leur préoccupation quant au retard sur le calendrier électoral. Le Parlement a cessé d'exister depuis bientôt dix jours.
A ce sujet, le président Martelly assure qu'il veut l'organisation d'un premier tour des législatives avant le mois de mai:
« Pour moi, ce serait mieux d'avoir des élections au plus tard en mai, pour éviter que le vide institutionnel, en ce que a trait au Parlement, ne dure trop longtemps. Des présidents peuvent avoir envie de gérer par décret mais ce n'est pas mon cas. Je voulais tout simplement renforcer les institutions. »
« Selon certains experts, a-t-il ajouté, on devrait attendre au moins cinq à six mois pour avoir des élections, ce qui nous amène à juillet-août. Quand on pense à deux tours, à chaque fois, il faut attendre les résultats, les contestations, ça nous amène à octobre. Donc j'ai l'impression qu'à ce moment-là, ceux qui proposent des élections dans six mois parlent d'un tour. Mais pour nous, ça serait important si on pouvait au moins avoir un premier tour pour les législatives d'ici mai. »
Un certain doute plane déjà dans certains secteurs sur l'indépendance du Conseil Electoral Provisoir (CEP) tout neuf choisi par la société civile. Par exemple, La Sofa, organisation féminine dominante dans le pays, a dénoncé une magouille du pouvoir qui a parachuté sa candidate.
Marie-France Joachim, la coordonnatrice de la Sofa, a raconté comment lors de leur réunion, Yolette Mengual avait envahi le local de la réunion avec des dizaines de femmes pour empêcher toute discussion.
Martelly estime que cela revenait à la société civile de s'arranger pour éviter cette critique.
(Photo: Cristian Pedro Barros (g.), président du Conseil de sécurité des Nations unies et Michel Martelly, président haïtien, le 23 janvier 2015, à Port-au-Prince, à Haïti. AFP PHOTO/HECTOR RETAMAL)